Ce numéro de Continents manuscrits veut contribuer aux recherches autour de la « génétique des traductions ». Cette discipline naît, comme son nom l’indique, de la génétique des textes, domaine d’investigation interdisciplinaire qui s’intéresse aux mouvements et aux variations du texte littéraire, au processus plutôt qu’au résultat final. Comme l’écrit Henrot Sostero, la génétique textuelle souhaite « mettre au jour les différentes forces qui agitent le processus de création plutôt que de fixer son produit – refusant par là-même de miser sur la valeur dominante d’un texte unique » – et nous donne à voir « le caractère dynamique, labyrinthique, aléatoire, pulsionnel, irrationnel parfois, des processus d’écriture saisis dans l’acte même de créer7 ». Le processus, l’archéologie, le mouvement inconnu et intérieur qui précède la traduction permet de voir comment, en créant un nouveau texte qui tient de sa source (le soi-disant original), elle le décortique et le démonte pour le remonter. On sait depuis longtemps que l’acte d’interprétation et de réinterprétation d’un texte ne peut pas être séparé du processus de construction du sens que l’écriture d’une œuvre génère, mais qu’elle n’épuise pas. Toutes les réinterprétations d’une œuvre, qu’il s’agisse de révisions, de réécritures ou de traductions, sont des actes intimes de lecture ; elles nous rapprochent du texte et nous permettent de voir quelque chose que la version publiée avait dissimulé, intentionnellement ou non.

Génétique des traductions

Giuseppe Sofo
;
2023-01-01

Abstract

Ce numéro de Continents manuscrits veut contribuer aux recherches autour de la « génétique des traductions ». Cette discipline naît, comme son nom l’indique, de la génétique des textes, domaine d’investigation interdisciplinaire qui s’intéresse aux mouvements et aux variations du texte littéraire, au processus plutôt qu’au résultat final. Comme l’écrit Henrot Sostero, la génétique textuelle souhaite « mettre au jour les différentes forces qui agitent le processus de création plutôt que de fixer son produit – refusant par là-même de miser sur la valeur dominante d’un texte unique » – et nous donne à voir « le caractère dynamique, labyrinthique, aléatoire, pulsionnel, irrationnel parfois, des processus d’écriture saisis dans l’acte même de créer7 ». Le processus, l’archéologie, le mouvement inconnu et intérieur qui précède la traduction permet de voir comment, en créant un nouveau texte qui tient de sa source (le soi-disant original), elle le décortique et le démonte pour le remonter. On sait depuis longtemps que l’acte d’interprétation et de réinterprétation d’un texte ne peut pas être séparé du processus de construction du sens que l’écriture d’une œuvre génère, mais qu’elle n’épuise pas. Toutes les réinterprétations d’une œuvre, qu’il s’agisse de révisions, de réécritures ou de traductions, sont des actes intimes de lecture ; elles nous rapprochent du texte et nous permettent de voir quelque chose que la version publiée avait dissimulé, intentionnellement ou non.
2023
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